Augmentation prix électricité et gaz : de combien ?

Les médias ne cessent d'en parler et les consommateurs s'en inquiètent à raison : les prix de l'énergie s'envolent sur les marchés européens et les conséquences commencent à se faire sentir sur le montant des factures d'électricité et de gaz. Pourquoi les prix de l'énergie flambent-ils et comment s'en protéger ? Quel sera l'impact sur la facture d'énergie des Français ?

Pour l'électricité

Tout comme pour le gaz, le prix de l'électricité continue de flamber et semblerait atteindre un pic de +10 % en février 2022 (au lieu des 6 % initialement prévus).

Hausse du prix de l'électricité limitée à +15 % en 2023

Le gouvernement a annoncé en septembre 2022 la prolongation du bouclier tarifaire en 2023. La hausse sera limitée à 15 %, soit une augmentation moyenne de la facture de 20 € par mois contre 180 € sans le bouclier tarifaire.

Hausse du prix de l'électricité limitée à +4 % en 2022

Alors que les experts annonçaient initialement une hausse de +10 % en février 2022, la CRE a estimé que cette augmentation aurait été en réalité de +44,5 %. Pour éviter ce scénario catastrophe, le gouvernement a annoncé la mise en place d'un bouclier tarifaire limitant l'augmentation du tarif réglementé à +4 % seulement.

Concrètement, ce bouclier tarifaire se décompose en plusieurs leviers d'action dont :

1. le gel du tarif réglementé d'électricité jusqu'en février 2023 à son niveau de février 2022 : pendant un an, son montant ne pourra donc pas augmenter davantage ;
2. des réductions sur le montant de l'accise sur l'électricité jusqu'en 2024 ;
3. l'augmentation du plafond de l'ARENH de 100 TWh à 120 TWh : l'ARENH désigne un mécanisme qui oblige EDF à vendre à prix avantageux une certaine quantité d'énergie aux fournisseurs alternatifs ;
4. toujours concernant l'ARENH, son montant est revalorisé et passe de 42 € à 46,50 €

Pour le gaz

La tendance de ces derniers mois était déjà à la hausse, et l'augmentation du prix du gaz de +12,6 % HT en octobre 2021 ne fait que le confirmer. Le prix du gaz atteint un record historique inégalé depuis 2015. 99 % du gaz utilisé en France étant issu de l'importation, son prix varie ainsi en fonction de l'offre et de la demande sur le marché mondial.

Lors de son allocution télévisée de septembre 2021, le Premier ministre Jean Castex a également annoncé une autre mesure mise en place à travers ce bouclier tarifaire : la hausse du tarif réglementé de gaz enregistrée au mois d'octobre (+12,6 %) serait la dernière pour l'année 2021, et le prix n'évoluerait pas avant juin 2022.

Le graphique suivant permet de visualiser l'impact qu'a le bouclier tarifaire sur la hausse du prix de l'électricité :

Si le gouvernement avait d'abord envisagé d'avoir recours à une diminution des taxes qui affectent considérablement les factures de gaz, notamment la TICGN, il est revenu sur ce point en annonçant en janvier 2022 que le montant de celle-ci ne serait pas revu à la baisse.

Toutefois, cette dernière taxe est désormais intégrée dans l'accise sur le gaz naturel. Avec une part de biogaz de plus en plus importante sur le réseau, son montant devrait peu à peu diminuer pour les prochaines années.

Le mercredi 16 février 2022, le gouvernement a annoncé étendre l'application du bouclier tarifaire sur le gaz aux ménages habitants dans des copropriétés, et dans des logements sociaux. Ainsi, les logements chauffés au gaz naturel, et qui ne sont pas éligibles au tarif de vente réglementé recevront une compensation pour faire face à la hausse des prix du marché. D'après les précisions fournies, elle devrait être équivalente au gel du tarif réglementé du gaz entre le 1ᵉʳ octobre 2021 et le 30 juin 2022. Pour en bénéficier, aucune démarche ne sera nécessaire.

Le gel de l'évolution des prix du gaz a par la suite été rallongé.

Revalorisation de 100 € du chèque énergie

Afin d’alléger le budget des foyers les plus modestes, premières victimes de la hausse des prix de l'énergie, le gouvernement a également annoncé le versement d'une aide supplémentaire de 100 € pour tous les foyers bénéficiant déjà du chèque énergie.

Cette aide supplémentaire a été distribuée aux ménages concernés au cours du mois de décembre 2021. Ayant vocation à aider ces familles à faire face aux dépenses liées à leur consommation d'énergie pendant l'hiver, elle ne pourra être utilisée que pour le paiement de factures de gaz ou d'électricité

Pourquoi les prix de l'électricité et du gaz augmentent en 2023 ?

Si la consommation de gaz avait drastiquement diminué lors de la pandémie de Covid-19, la reprise économique de ces derniers mois a eu pour conséquence une augmentation globale de la demande en gaz à travers le monde. Or les sites de production ayant tourné au ralenti pendant la crise sanitaire, les niveaux de stockages européens ont diminué et sont devenus insuffisants pour faire face au retour à la normale.

Quelles solutions ont les gouvernements pour faire face à cette pénurie subite en gaz naturel :

1. les pays européens ont d'abord pensé se tourner vers les pays asiatiques, mais le marché du GNL y est très tendu. Impossible donc d'exporter le gaz naturel depuis ces pays-là ;
2. la Russie se présente alors comme l'unique alternative possible, 20 % des importations de gaz en France en étaient d'ailleurs déjà issues en 2019. Seulement voilà : la Russie sait qu'elle serait en mesure de débloquer la situation et joue donc de sa position de pouvoir face à la pénurie européenne. Comment ? En imposant que le gaz acheminé depuis la Russie utilise le gazoduc Nord Stream 2, projet pas encore validé par la Commission européenne. Moscou tente ainsi de faire pression sur l'Europe pour obtenir le feu vert de la mise en service du tube, lui permettant ainsi d'éviter de traverser le territoire ennemi ukrainien.

Quel rapport entre augmentation du prix du gaz et augmentation du prix de l'électricité ? Le gaz joue un rôle prépondérant dans la production d'électricité, puisque c'est en partie grâce à cette énergie que 20 % de l'électricité en Europe est produite. Ainsi, si le prix du gaz augmente du fait d'une pénurie, le prix de l'électricité est donc aussi durement affecté.

Quel impact sur les factures d'électricité ?

Cette hausse historique pourrait avoir pour conséquence une hausse de +150 euros en moyenne sur la facture annuelle des Français. À ce jour 70 % des Français sont toujours soumis au tarif réglementé d'électricité, subissant ainsi de plein fouet l'augmentation de celui-ci. Toutefois, les quelque 7 millions de foyers s'étant tournés vers des offres de marchés chez des fournisseurs alternatifs ne seront pas épargnés non plus.

Ci-dessous les offres de marché les plus impactées par la hausse des prix de l'électricité et pour lesquelles les consommateurs verront leur facture annuelle fortement augmenter :

Quel impact sur les factures de gaz ?

La facture annuelle de gaz au tarif réglementé a augmenté de +298 € entre les mois de juin et septembre, une tendance à la hausse qui ne cesse de se confirmer puisque le prix du gaz augmente de +12,6 % HT au 1ᵉʳ octobre 2021.

Ci-dessous les offres de gaz les plus touchées par la hausse des prix et pour lesquelles les clients verront leur budget annuelle fortement affecté :

Quelles offres d'électricité et de gaz pour contrer cette hausse ?

Prix fixes ou indexés ?

Voici un bref résumé du principe de fonctionnement des offres d'énergie à prix fixes et à prix indexés :

1. offres à prix fixes : ce type d'offre permet de protéger le consommateur de l'augmentation des prix puisque le fournisseur s'engage pour une durée déterminée par le contrat (de 1 à 4 ans) à ne pas réévaluer à la hausse le prix du kWh ni le prix de l'abonnement (partie fixe d'une facture) ;
2. offres à prix indexés : ce mode de tarification garantit au consommateur que le prix du kWh (et parfois de l'abonnement) est toujours X % moins cher que le tarif réglementé, néanmoins cela signifie qu'il en suit aussi les évolutions (à la hausse en ce moment).

Augmentation du prix de l'électricité en 2023 : faut-il opter pour une offre à prix indexés ou fixes ? Spontanément, on peut penser qu'en contexte de hausse, une offre à prix fixes est la meilleure solution pour se protéger des fluctuations des prix : cela est vrai à condition que les prix fixés dans le contrat soit, en effet, bien inférieurs au tarif réglementé, qu'il s'agisse du prix du kWh ou de l'abonnement. Une offre à prix indexés peut aussi être avantageuse dans la mesure où le pourcentage appliqué est conséquent. Cela n'empêchera pas pour autant les tarifs de ce type d'offres d'augmenter dans les mois à venir si la tendance reste à la hausse.

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