Comment rendre sa maison autonome en énergie ?
Une maison autonome, c’est avant tout une maison sobre, qui consomme très peu d’énergie. Il est ainsi beaucoup plus simple de produire suffisamment pour couvrir ses besoins en électricité.
Qu'est-ce qu'une maison autonome ?
Tout d’abord, commençons par une petite définition, car le concept de maison autonome, bien que très en vogue, n’est pas toujours bien compris. Une maison autonome est une maison capable de couvrir partiellement ou totalement ses propres besoins en électricité, grâce à un dispositif de production autonome.
C’est un concept qui séduit de plus en plus de français : d’une part à cause de l’augmentation constante des prix de l’électricité chez les fournisseurs, mais aussi pour des motifs écologiques. Si jamais ce concept vous parle et que vous souhaitez rendre votre maison autonome, vous devez réunir plusieurs conditions pour y parvenir.
Consommer le moins possible
Dans une maison traditionnelle, le chauffage représente généralement la plus grande dépense d’énergie (en moyenne près de 2/3 des consommations énergétiques d’un foyer selon les chiffres publiés par l’ADEME). La première chose à faire pour avoir une maison autonome, c’est donc d’avoir une maison bien isolée, voire même une maison passive, capable de se contenter de très peu de chauffage. Si vous souhaitez faire construire une maison autonome, il est ainsi très important de soigner la conception de votre maison afin de limiter ses besoins en chauffage, en utilisant notamment les principes de l’architecture bioclimatique.
Et si vous habitez dans l’ancien, il est tout à fait possible d’envisager de rendre votre maison autonome, idéalement après avoir réalisé des travaux de rénovation thermiques, qui permettront de renforcer l’isolation de la maison et limiter ainsi les déperditions de chaleur.
Au-delà de la question du chauffage, vous devrez aussi être attentif à l’éclairage et à l’électroménager que vous utiliserez au quotidien : privilégiez les LEDs et ampoules basse consommation, mais aussi les appareils électroménagers récents de classe énergétique A.
Choisir une source d’énergie renouvelable
Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour produire de l’énergie sur votre terrain : éolien, solaire, hydraulique. Chaque mode de production possède ses atouts et ses contraintes.
Le moyen de production le plus simple à mettre en œuvre sont les panneaux photovoltaïques, qui peuvent être installés très facilement sur presque n’importe quelle toiture pourvu qu’elle reçoive du soleil direct en journée. Attention cependant à leur orientation et à leur inclinaison : des panneaux orientés plein sud avec une inclinaison de 35° permettront de maximiser la production, alors que des panneaux plein nord ou installés à plat ne produisent presque rien.
Avant de vous lancer dans l’installation de panneaux photovoltaïques sur votre toit, il est important de réaliser une étude préalable avec un installateur agréé et labellisé RGE, qui va estimer de manière précise votre production, selon l’emplacement de votre maison, sa toiture et son orientation.
Exemple : évolution annuelle de la production pour une installation de 6 kWc installée près de Bordeaux avec une toiture plein sud et une inclinaison de 35°
L’hydraulique à l’avantage d’être très régulier en termes de production mais il est très rare d’avoir un cours d’eau adapté à proximité immédiate de son habitation. Enfin, l’éolien ne peut pas être installé n’importe où, car il doit être bien exposé à un vent régulier et ne pas être situé trop proche d’habitation.
Adapter ses consommations à la production
Quel que soit le mode de production choisi, ne comptez pas sur les convecteurs électriques comme moyens de chauffage dans une maison autonome : avec leur rendement énergétique assez médiocre, ils consommeront beaucoup plus d’énergie que ce que votre maison ne sera capable de produire. De plus, il y a de grandes chances que vos pics de besoins en énergie pour le chauffage ne correspondent pas du tout à vos pics de production. C’est notamment le cas pour les panneaux solaires, qui connaissent leur pic de production au printemps et en été, alors que la consommation de chauffage a surtout lieu en hiver et le soir.
Pour se chauffer dans une maison autonome, mieux vaut donc privilégier des modes de chauffage comme les poêles à bois ou les pompes à chaleur, avec éventuellement des convecteurs en chauffage d’appoint.
Afin de consommer le plus possible votre énergie en temps réel, la meilleure technique est de lancer votre chauffe-eau ou vos appareils électroménagers lors des pics de production. Il est aussi tout à fait possible d’installer des capteurs ou des prises connectées, qui les déclencheront au meilleur moment, même si vous n’êtes pas chez vous.
Stocker l’énergie
L’un des moyens les plus efficaces d’améliorer votre taux d’auto-consommation (c'est -à -dire la part de vos consommations couvertes par votre production) consiste à installer des batteries de stockage.
Ainsi, vous pourrez stocker votre surplus de production qui n’a pas pu être consommé en temps réel, pour le consommer plus tard. Cependant, les batteries ne sont pas une solution miracle : elles ont d’une part une capacité limitée, et elles ne sont pas capables d’autre part de stocker l’énergie sur de longues durées (plusieurs jours). Elles permettent donc uniquement de lisser l’énergie disponible sur une échelle de 24h ou 48h maximum.
Enfin elles présentent trois inconvénients majeurs : elles coûtent encore relativement cher (plusieurs milliers d’euros pour une batterie lithium), ont une durée de vie limitée et ont un impact environnemental élevé à cause des métaux rares nécessaires à leur fabrication.
Prévoir une solution de secours
Si votre souhait est de devenir totalement autonome en énergie, sans raccordement au réseau d’électricité, il est alors nécessaire de prévoir une autre source d’énergie au cas où votre source d’énergie principale ne produirait pas, ou pas suffisamment. Les plans B qui s’offrent à vous sont assez limités. Vous pouvez envisager par exemple l’installation d’un groupe électrogène ou d’une cuve de gaz par exemple. Encore une fois, ces dispositifs supplémentaires ne sont pas forcément une solution miracle : ils ont un coût relativement élevé et ne sont pas vraiment respectueux de l’environnement car ils fonctionnent à l’aide d’énergies fossiles.